Une belle initiative concrète pour promouvoir les femmes dans la Tech ! Le Groupe Theodo, créé en France en 2009, regroupe des filiales expertes des métiers du numérique et de l’innovation, du produit au développement informatique, allant de l’IA au mobile. Avec la conviction selon laquelle la diversité des profils est un ingrédient essentiel dans la Tech plus que partout ailleurs, le numérique dessinant la plupart des innovations de demain.
Et pour attirer les profils féminins vers les métiers du numérique et du développement, ils ont résolument choisi l’action. Le 6 décembre dernier, dans leurs locaux, ils réunissaient, le temps d’une soirée, des étudiantes encore au début de leurs études d’ingénieur pour une table-ronde inspirante et un temps de speedcoaching personnalisé.
5e édition de cette soirée de partage, l’initiative Women M33 portée par leur fondation rassemblait 35 jeunes étudiantes et autant de mentors, femmes et hommes, tous salariés de l’entreprise. Ainsi que 4 témoins aux parcours passionnants.
L’objectif ? Inspirer, présenter des parcours variés de femmes de la Tech, répondre aux questions des étudiantes et, si possible… susciter des vocations. L’enjeu est de taille car, comme le soulignait si bien l’une des invitées : « Aujourd’hui, c’est un peu la honte des équipes de techs avec juste des mecs ! »
Tous les chemins mènent au code : quatre femmes aux parcours inspirants
Face aux étudiantes, elles sont quatre à se passer le micro pour répondre aux questions de Roxane Reinhard, Product Owner* chez Theodo. Chacune, à tour de rôle, partage son parcours, de ses motivations initiales à son rôle actuel dans la Tech.
Première employée de Leetchi en tant que CTO*, Laure Némée raconte comment une question secondaire pour Leetchi (gérer les flux bancaires des particuliers) est devenue l’offre centrale de Mangopay et comment elle a accompagné cette évolution. Elle est aujourd’hui co-fondatrice et CTO de Primary, entreprise qui a pour vocation de « construire une nouvelle génération de cabinets médicaux en associant le meilleur de la tech et de l’humain ».
Héloïse Rozès revient, elle, sur son cheminement de bio-ingénieure à entrepreneuse, jusqu’à la création de Corma dont elle est co-fondatrice. Cette startup propose une plateforme qui centralise et améliore la gestion des logiciels en entreprise.
Aujourd’hui Head of Serverless Engineering* chez Theodo, Adèle Gauvrit confie, à propos de ses études à Supélec : « Le seul truc concret que je faisais, c’était coder. Le reste, je l’ai effacé de ma mémoire. Je voulais coder, c’était ça qui me plaisait. »
Eléonore Breton, enfin, après ses études dans une école de commerce et une première partie de carrière dans les statistiques, se lance dans le Wagon. Après des années à gérer l’équipe du service client chez Matera, elle demande à changer de métier, passe les tests techniques de l’entreprise et y décroche un poste de Software Engineer.
Opportunité saisie ou provoquée, porte ouverte ou poussée, toutes sont arrivées là où elles sont grâce à un savant mélange de hasard et de volonté. Le tout impulsé par un besoin profond d’être utile et de réaliser des choses concrètes. De quoi inspirer toutes les jeunes femmes présentes dans la salle : s’il y a autant de manières de décrocher un métier dans la tech, il doit bien y en avoir une pour chacune ?
Trouver son inspiration
Le rôle des mentors
Pour Laure, c’est une CTO, grâce à qui elle s’est sentie légitimée dans ses compétences techniques. Sans elle, elle ne serait sans doute pas elle-même devenue CTO. Pour Héloïse, c’est quelqu’un qui la pousse à mettre les mains dans le code, en l’appliquant à la recherche sur le cancer. Grâce à lui, elle comprend à quel point coder peut avoir un impact concret et humain. Pour Eléonore, c’est sa première boss tech qui l’a beaucoup inspirée, une femme qui « n’avait pas peur de mettre le pied dans la fourmilière. »
Le développement web, source d’enthousiasme ?
Passion, plaisir, challenge, on sent dans l’enthousiasme de ces femmes comme une étincelle discrète mais bien présente. Leur métier, si elles en parlent, c’est qu’elles l’aiment ! Elles sont plusieurs à insister sur sa dimension concrète. A la fois dans sa rapidité d’exécution – « On peut apporter ce qu’on sait faire en un claquement de doigts. », s’exclame Adèle – et dans l’impact immédiat et positif, en équipe, que cela peut avoir.
Laure, de son côté, se réjouit d’avoir créé avec Leetchi une plateforme tellement quotidienne que… MC Solaar en vient à la citer dans l’une de ses chansons : « Les services qu’on peut rendre à une telle échelle, c’est exaltant ! » C’est « un peu comme une baguette magique », conclut Héloïse.
Avec quoi repartir ? Les conseils de celles qui sont passées par là
Adèle : « Ce qui m’a aidé à choisir, c’est de me demander ce que j’aimais, moi. Choisir un travail, c’est choisir un quotidien : ne vous mettez pas de frein ! Vous n’êtes pas obligées de savoir tout faire pour vous lancer. »
Eléonore : « La diversité, toutes les boîtes sont concernées aujourd’hui. Si vous postulez, vous serez forcément entendues. Vous avez les mêmes chances que les mecs, si ce n’est plus. C’est un peu la honte des équipes de tech avec juste des mecs ! C’est plus facile que vous ne le pensez. »
Héloïse : « Essayez de vous entourer de mentors, de tuteurs qui ont un an ou deux de plus que vous. Allez les trouver sur LinkedIn. Choisissez des personnes qui ont fait les études que vous vouliez, qui ont décroché le stage ou le poste qui vous intéressait. »
Laure : « L’informatique, c’est un métier où on apprend en permanence. Savoir apprendre à apprendre, ça c’est important. Trouvez une entreprise où vous pouvez progresser en compétences, en responsabilité, etc.
Ne lâchez rien sur votre premier salaire. C’est sur cette base que tous vos autres salaires seront négociés !
Ne vous censurez pas sous prétexte que certains de vos camarades codent depuis qu’ils ont 14 ans. Il y a autant de différence entre quelqu’un qui code le week-end pour s’amuser et développer dans une entreprise, qu’entre faire des gâteaux le week-end chez soi et être pâtissier pro !
Dans une équipe, une femme a tendance à se mettre aux services des autres et à faire les tâches peu reconnues. Ne le faites pas. Ou alors faites-le, mais seulement si c’est reconnu par les autres.
Et enfin, cultivez vos réseaux de femmes. Avoir des femmes autour de vous qui font le même métier que vous, qui ont les mêmes questionnements, ça change tout. Je dis bien cultivez : il y a 12 % de femmes CTO dans la tech. Donc si vous ne les cherchez pas, vous ne les croisez pas ! »
Une table-ronde inspirante pour des jeunes femmes bientôt confrontées à des choix de carrière engageants. Si elles ne choisissent pas toutes le chemin de la tech, les témoignages passionnants de ces quatre rôles modèles féminins ne manqueront pas de marquer leurs esprits et de leur donner confiance en elles pour la suite.
Chez Theodo, ces soirées s’inscrivent dans une réflexion bien plus globale pour diversifier les profils dans la tech, et surtout dans leurs équipes. Voyez par vous-mêmes !
Les étudiantes présentes ont eu la chance, ce soir-là, de rencontrer des femmes en poste depuis longtemps. Pour les jeunes filles qui s’intéressent à ces sujets au cours de leur scolarité, le programme Change Mak’Her est destiné à éveiller des vocations numériques chez les jeunes filles de collège et de lycée. Et les événements Startup For Kids et Startup For Teens sont là pour ouvrir tous les âges à la magie des nouvelles technologies !
*Les métiers mentionnés plus haut
Product Owner : un chef de projet en mode agile. Il est en charge de satisfaire les besoins des clients en menant à bien la livraison d’un produit de qualité. Il sert d’interface entre l’équipe technique, l’équipe marketing et les clients.
Software Engineer : un ingénieur spécialisé dans la création de logiciels.
CTO : le rôle d’un chief technical officier (CTO) est d’être le garant de l’innovation technique et technologique de son entreprise.
Serverless Engineering : l’informatique serverless est un modèle de développement qui permet aux développeurs de créer et d’exécuter des applications sans avoir à gérer des serveurs.